Nous pensions tous la paix acquise définitivement. Durement obtenue, le sang abreuvait les terres de tous les pays. Mais nous, shinobis de tous les villages, de toutes les nations, nous avions réussis à obtenir paix et solidarité dans le monde entier. Nous imaginions tous que cela n’arriverait plus jamais. Nous nous trompions. Tout ceci est déjà arrivé ; tout ceci arrivera encore.

Les villages stabilisés, la paix entérinée, l’ère des shinobis semblait révolue. Plus d’un siècle après la Quatrième Grande guerre ninja, les affrontements avaient disparus. Une grande Assemblée réunissait, chaque année, les différents Kages et Daimyos afin de tracer les lignes directrices de la politique mondiale. Tout semblait aller pour le mieux, chacun prospérait, recevait des aides financières en cas de grave crise et tous semblaient amis. Mais malheureusement, plus le temps passait et plus le souvenir du prix du sang s’estompait. Les survivants étaient meurtris, leurs enfants héritaient de ce souvenir toujours vivace et perpétuait le cycle de la paix. Mais plus les générations passaient et plus le devoir de mémoire s’effaçait. Jusqu’à ce qu’aucun village ne tienne plus particulièrement à la paix. Il fallut deux cents ans pour que cela arrive. Deux cents ans de paix s’élaguant petit à petit, générations après générations.

La grande réunion s’arrêta, à ce que disent les livres d’histoire, il y a presque cinquante ans. Alors que Kiri traversait une meurtrière famine, le Conseil des Cinq Nations refusa de lui offrir des aides à la majorité. Vexé, le Mizukage décida que, tant que cette situation ne serait pas arrangée, Kiri ne participerait plus au Conseil des Cinq. Le Kazekage, son premier soutien, décida de retirer son village des réunions l’année suivante, après que le Conseil refuse une nouvelle fois une aide au village de la Brume. L’année suivante, le Tsuchikage ne fit même pas le déplacement, jugeant le Conseil inutiles sans deux des cinq participants. La grande amitié, la grande collaboration, était finie. La peur gagnait tous les cœurs : et si les autres commençaient à s’armer ? Et s’ils préparaient un sale coup ?

Cette pensée était commune à tous les villages, tous les habitants et tous les chefs. Suspicions et menaces. Peur et colère. Tous ces sentiments se propageaient et il ne fallut pas longtemps aux Daimyos pour accorder des subventions exceptionnelles à tous leurs villages pour permettre l’armement et la formation de soldats. Aujourd’hui, cinquante ans après la crise de Kiri, deux cents ans après la Quatrième Grande guerre ninja, nous en sommes là : le calme avant la tempête.

Et alors que les flammes de la guerre s’attisent de nouveau, un groupuscule sombre fait son apparition. Ils sont l’ombre des flammes guerrières : plus elles deviennent grandes et vivaces, plus leur puissance grandit. Héritière de l’Akatsuki, que beaucoup ont oublié, cette organisation commence à faire parler d’elle dans les milieux criminels. Mais quel est son but ? Qui sont ces membres ? Personne ne le sait. Mais une chose est sûre : Shirotsuki, la Lune Blanche, grandit. Et quand la nuit tombe, elle éclaire le monde d’une inquiétante lueur argentée…